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Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

06 février 2023 Info +

La Normandie : une palette de territoires

Des marches du bassin parisien aux rivages de la Manche, cinq départements normands, tous très différents, composent une mosaïque de territoires. La variété des paysages, des couleurs et des formes, façonnés par l’agriculture, a inspiré de nombreux peintres.

Les grands plateaux de l’est de la région ressemblent à un Van Gogh. La palette de couleurs est celle des grandes cultures, avec les nuances de jaune du blé tendre (10% de la production française), du colza (9%), et durant quelques jours de printemps, le bleu intense du lin en fleur. Les deux tiers de la production française sont cultivés en Normandie. En Seine-Maritime, l’herbe, synonyme d’élevage, complète la palette. Il reste important sur le plateau du Pays de Caux et sur les reliefs du Pays de Bray.

À l’ouest de la Normandie, du Pays d’Auge au Cotentin, les vaches si souvent représentées par Eugène Boudin sont partout. Elles font de la Normandie le deuxième bassin laitier français. Le bocage vallonné qui couvre une grande partie du Calvados, de l’Orne et de la Manche est leur territoire de prédilection. Les chevaux aussi y sont chez eux, la région est au tout premier plan pour l’élevage et l’entraînement des chevaux de courses.

L’ouest de la Normandie abrite également des paysages singuliers. Dans le Cotentin, la patrie de Millet, la lande et les marais couvrent de vastes espaces. Au sud de Caen, le fleuve Orne a creusé une vallée profonde dans le socle armoricain, c’est la Suisse Normande. Ces territoires très particuliers sont aujourd’hui classés en zones défavorisées.

De Giverny au Havre, les méandres de la Seine dessinent ces paysages exceptionnels qui ont fasciné Claude Monet. Le fleuve est aujourd’hui un axe économique majeur pour la région. L’essentiel de la population normande réside à proximité de la Seine et de son embouchure, dans le triangle formé par Rouen, Caen et le Havre. Avec Rouen, premier port céréalier européen, l’exportation est le principal débouché pour le blé normand. Le Havre quant à lui est le premier port français pour le trafic de containers et en particuliers de produits alimentaires.

Un produit, un lycée agricole, une forêt, un événement, une initiative...

Retrouvez ci-dessous les spécificités de la région avec, au choix :

Le cidre, produit identitaire de la Normandie

Bouteille de cidre
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La Normandie produit la moitié du pressoir cidricole France avec 300 000 tonnes de fruits à cidre dont 2/3 destinés à l’industrie. Elle est la première région française en pommes à cidre bio. Les vergers hautes-tiges, image bucolique des vaches pâturant sous les pommiers, ne sont plus la source majeure de nos pommes à cidre, suite à la tempête de 1999 et aussi pour raison économique. Mais ils demeurent le berceau des cidres sous AOP et marquent toujours les paysages du Pays d’Auge et autres zones de bocage normand.

Les pommiers basse-tiges, apparus vers 1970 et encouragés par les transformateurs, ouvrent la voix à la spécialisation de la filière.

L’originalité des produits cidricoles repose sur la richesse des fruits en polyphénols (variétés et conduite de vergers) et sur la fermentation par une flore complexe et spécifique.
La filière bénéficie des résultats de la station de recherche (site du lycée agricole de Sées de l’IFPC (Institut français des productions cidricoles), qui, avec ses partenaires, fait évoluer les qualités organoleptiques des cidres (amertume, astringence, stabilité...) et valorise la richesse des saveurs de façon remarquable. Elle intègre progressivement les pratiques agroécologiques via un programme « Verger de demain » qui réunit arboriculteurs conventionnels et bio et dont la cible est le zéro phyto.
Les professionnels rafraîchissent ainsi l’image du cidre en renforçant la qualité et par une forte innovation vers de nouveaux produits tels le cidre glacé, ou le cider.

Le saviez-vous ?

  • il faut 1 kilo de pommes pour faire 1 bouteille de cidre ;
  • la consommation moyenne de cidre par an et par ménage est de 5,4 litres.

Le lycée agricole de Coutances, un « campus Métiers Nature »

Implanté au cœur du bocage Normand près de la mer et au pied d’une ville jeune et dynamique, l’EPLEFPA de Coutances regroupe un lycée, un centre de formation d’apprentis, un centre de formation pour adultes et un plateau technique diversifié au service des formations - deux exploitations « agricole » et « horticole », un site d’initiation aux travaux paysagers, un jardin botanique et un centre d’expérimentation en culture marine. Cet EPL propose des formations dans les domaines de l’agriculture, de l’horticulture et de l’aménagement paysager.

Lycée agricole de Coutances
Lycée agricole de Coutances

L’établissement se distingue par son implication forte sur son territoire dont il est devenu un partenaire reconnu. Le festival annuel des jardins et du dahlia est une belle illustration de la place qu’il occupe dans le Coutançais de même que son importante mobilisation dans les missions de coopération internationale et d’expérimentation.

Son projet d’établissement, axé sur l’innovation et la qualité, au service des usagers et des filières du territoire a été construit pour répondre au mieux aux enjeux de l’agriculture de demain et à ses exigences à travers la création d’une nouvelle dimension de « Campus Métiers Nature ».

L’engagement des lycées agricoles en faveur des races patrimoniales normandes

Cinq lycées agricoles sont soutenus par la Région Normandie pour la mise en œuvre de leurs actions dans le cadre du plan régional de sauvegarde et de valorisation des 22 races patrimoniales normandes. Lauréats de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (2019), ils ont vocation à devenir des centres de ressources techniques pour installer de nouveaux éleveurs, favoriser la diversification et structurer des micro-filières créatrices de valeur ajoutée et d’emplois.

Le plan vise à mettre en place des pépinières pour maintenir les effectifs des races normandes et à accompagner les éleveurs avec la mise en place de référentiels techniques.

  • Races ovines. Les lycées agricoles d’Yvetot et de la Baie du Mont Saint Michel ont accueilli une pépinière de reproducteurs. Ils proposent depuis l’été 2020 un parcours complet sur l’élevage de races Roussine et Avranchine respectivement. Des référentiels techniques sont en construction avec l’organisme de sélection des trois races normandes (OSCAR). Des agnelles Cotentines au lycée Nature de Coutances et des béliers Roussins et Avranchins ont également été intégrés au lycée de Saint Lô-Thère ;
  • Porc de Bayeux : la création d’une verraterie pour les professionnels et d’un atelier pour l’engraissement et la transformation de porcs charcutiers est en projet au lycée agricole de Vire ;
  • Races avicoles : l’accueil d’un accouvoir au lycée agricole de Sées va permettre aux éleveurs de disposer d’un outil d’approvisionnement en Canards de Duclair, poules de Gournay et Merlerault. En 2020, le lycée agricole d’Yvetot a accueilli une première bande de Gournay pour établir des référentiels techniques dans le cadre du projet « Gournexcel » en partenariat avec le collectif pour la sauvegarde des races avicoles normandes (CSRAN). Ce projet associe désormais les Établissements Grosdoit et les Toques de France afin d’élaborer un cahier des charges avec une finition haut de gamme.

En savoir + : Préserver les races normandes

Les races patrimoniales normandes

  • Races avicoles : poule de Caumont, Cotentine, Crêvecoeur, Gournay, Le Merlerault, Pavilly, oie normande ou de Bavent, canard de Duclair ou de Rouen ;
  • Races cunicoles : lapin normand ou blanc de Hotot ;
  • Races ovines et caprines : mouton de l’Avranchin, Cotentin, Roussin, chèvre des Fossés ;
  • Race porcine : porc de Bayeux ;
  • Races équines ou asines : Percheron, Cob normand, âne du Cotentin, âne normand ;
  • Abeille noire.

L’écrin forestier de la Métropole Rouen Normandie

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DRAAF / Normandie

Sur le territoire de la Métropole Rouen Normandie, la forêt couvre une surface de plus de 25 000 ha. Ces forêts périurbaines sont composées pour 60% de forêts domaniales et de collectivités, propices à la promenade et à des activités sportives de plein air. Elles offrent une diversité de sous-bois et d’ambiances. Les principales essences sont le Hêtre, le Chêne, le Pin et le Châtaignier. Chaque année, en forêt publique, 54 000 m3 de bois sont coupés dans le cadre d’une gestion durable.

Afin de préserver les forêts de l’urbanisation et du morcellement, les massifs de Rouvray et Roumare sont classés en forêts de protection pour 7 817 ha.
Une première charte forestière de territoire a été initiée en 2004, portée par les élus de l’agglomération et engagée avec le soutien de crédits d’animation de l’État et l’implication active de la DRAAF. Des liens forts ont été tissés grâce à l’opération « À l’école de la Forêt ». Cette dynamique partenariale très riche et active se poursuit aujourd’hui. Elle a été saluée en juin 2015 par l’attribution du label Forêt d’Exception® de l’ONF aux forêts domaniales.
Elle a permis au territoire de porter un projet DynamicBois pour développer la fourniture de bois énergie auprès des 13 chaudières collectives installées.

Les incontournables :

Innovation numérique : « Badgeons la Normandie » !

Logo badgeons la normandie

Le 6 avril 2018 marquait le premier anniversaire de la création du réseau Badgeons la Normandie, qui regroupe aujourd'hui de nombreux établissements, associations ou organisations des secteurs de l'éducation et de la formation, de l'insertion sociale et de l'emploi sur le territoire normand. Ces derniers expérimentent les badges numériques ouverts (Open Badges) au service de la construction d'un territoire apprenant pour développer, reconnaître, valoriser et connecter les talents des normands.

Ce réseau, animé par la DRAAF Normandie, fédère les initiatives sur le territoire et partage la méthodologie de conception des badges, les retours d'expériences et documente la démarche pour la transférer à d'autres territoires.
Cette première année d'expérience permet d'affirmer que les Open Badges sont une formidable opportunité pour valoriser l'enseignement agricole : ils permettent de rendre visibles et vérifiables les apprentissages, les expériences, les projets, les participations et les reconnaissances de chacun de ses acteurs.

La Normandie en chiffres

  • 26 510 exploitations agricoles ;
  • 49 987 actifs permanents ;
  • 381 988 hectares de surfaces forestières et 130 000 km de haies ;
  • 3,8 milliards de litres de lait produit par an ;
  • 9 280 élèves en formation initiale et 3 286 apprentis dans l’enseignement agricole.

Retrouvez le site de la Direction régionale de la région Normandie

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