07 juin 2018 Actualité

Stéphane Travert au 52e congrès national des Jeunes agriculteurs

Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation s'est rendu à Lourdes ce jeudi 7 juin pour assister au 52e congrès des Jeunes agriculteurs. Il y a prononcé un discours dans lequel il est notamment revenu sur le projet de loi agriculture et alimentation. Extraits.

« Je crois sincèrement que ce texte de loi doit constituer pour vous une fierté. La fierté de voir se concrétiser ce pour quoi vous vous êtes battus et ce que vous avez débattu dans le cadre des EGA avec les entreprises de l’agroalimentaire, les distributeurs, les élus et le monde associatif : la fin de la guerre des prix qui a laminé vos marges, la fin de la destruction de la valeur de la ferme France qui vous empêche d’investir, d’innover et d’embaucher.

Assurer la souveraineté alimentaire passe notamment par la préservation de la capacité de production agricole et la juste rémunération des agriculteurs. C’est tout l’objet du titre Ier de cette loi :

  • construction du prix à partir de l’amont et de vos coûts de production ;
  • clause de renégociation plus opérationnelle, pour faciliter la réouverture des négociations commerciales en cas d’évolution des coûts de production ;
  • lutte contre les prix abusivement bas ;
  • contrôles et sanctions ;
  • rôle accru de la médiation ;
  • renforcement des interprofessions ;
  • travail sur le statut et le rôle de la coopération agricole ;
  • encadrement des promotions ;
  • seuil de revente à perte fixé à 10% ;
  • lutte contre la concentration des centrales d’achat : c’est une avancée majeure obtenue à l’Assemblée Nationale, fruit d’une concertation efficace entre parlementaires et gouvernement.

Vous le voyez, l’édifice du titre I de la loi est un tout : c’est un ensemble cohérent de mesures qui repositionne chaque acteur sur ses compétences.

Le travail législatif va se poursuivre mais nous devons faire attention à ne pas tomber dans un double travers bien français :

  • vouloir tout mettre dans la loi et ignorer ce qui n’y est pas ;
  • considérer que dès lors que la loi est votée, la réforme est faite.

Combien de lois sont mal appliquées parce que les acteurs concernés ne les comprennent pas ou ne se les approprient pas ?

La loi ne sera efficace que si vous vous emparez, si tous les agriculteurs s’emparent du cadre et des outils qu’elle met en place. Je pense tout particulièrement à tous les jeunes agriculteurs : vous avez vocation à être le ferment dans la pâte. N’attendez pas pour vous regrouper dans des organisations de producteurs. Incitez vos interprofessions à s’atteler à la définition des indicateurs de coûts. Agissez pour développer la contractualisation. Soyez forces de proposition au sein de vos filières sur la réponse aux attentes sociétales, sur la qualité des produits, sur le bien-être animal, sur la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.

C’est par la confiance, le contrat, l’information, la formation que nous pouvons construire les systèmes agricoles de demain, viables économiquement, respectueux de l’environnement et qui permettront d’offrir à tous nos concitoyens une alimentation savoureuse, saine, variée, riche de la diversité des terroirs français, et qui continuera à trouver des amoureux de la gastronomie partout dans le monde. »

Stéphane Travert - 7 juin 2018 : « C’est par la confiance, le contrat, l’information, la formation que nous pouvons construire les systèmes agricoles de demain, viables économiquement, respectueux de l’environnement et qui permettront d’offrir à tous nos concitoyens une alimentation savoureuse, saine, variée, riche de la diversité des terroirs français, et qui continuera à trouver des amoureux de la gastronomie partout dans le monde. »