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Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

05 janvier 2018 Info +

Une délégation ministérielle pour développer le numérique et la donnée

Créée le 1er avril 2017, la "délégation au numérique et à la donnée" coordonne l'action du ministère de l'Agriculture pour accompagner le développement du numérique, que ce soit dans le fonctionnement et les outils de l'administration ou dans les politiques publiques dont le ministère à la charge. François Moreau, délégué ministériel au numérique et à la donnée, explique le rôle et les missions de cette délégation.

"Le numérique bouleverse toutes nos habitudes de vie, de production, de consommation, de rapport au monde. Nos secteurs ne sont pas étrangers à ces bouleversements (agriculture de précision, formation au numérique et par le numérique, traçabilité dans la chaîne alimentaire…). L'usage du numérique au sein du ministère et dans les entreprises agricoles, agroalimentaires, halieutiques ou de la filière bois n'est pas une nouveauté même s'il y a une accélération récente. Ce qui est nouveau, c'est la prise de conscience de l'intérêt de construire une cohérence numérique entre le fonctionnement interne du ministère et les secteurs économiques dont il a la charge.
La délégation au numérique et à la donnée est née de ce constat : il a paru souhaitable de mettre en place une structure qui coordonne l'action du ministère pour accompagner ces mouvements irréversibles.

La délégation au numérique et à la donnée a trois domaines d'action :

Assurer la cohérence des systèmes d'information

La délégation veille à ce que les différents systèmes d'information du ministère soient cohérents d'un point de vue organisationnel et promeut la cohérence et la mutualisation avec les opérateurs.

L'administration des données

De très nombreuses données pourraient être mieux utilisées pour les politiques du ministère, par exemple à l'occasion de crises. Ces données sont souvent gérées par des opérateurs ou des mandataires de services. Celles gérées par le ministère ne suffisent donc pas. Il est important de connaître ce patrimoine d'informations, c'est cela que recouvre l'administration des données.
IL s'agit également de définir intelligemment les données qui seront en priorité diffusées en open data. Bien connaître les données accessibles permet d'avoir une stratégie pour déterminer les données utiles à mettre à disposition. Pour autant, il s'agit de compléter les nombreuses données déjà diffusées dont une illustration récente et de grand intérêt est Alim'confiance qui met à disposition de tous les résultats d'inspection sanitaire des magasins, restaurants… où il est possible d'acheter des denrées alimentaires.
Nous sommes par ailleurs chargés de promouvoir l'analyse des données au sein du ministère. Les outils techniques évoluent très vite, c'est tout ce qu'on appelle le « big data », et demain élaborer ou évaluer une politique publique sans avoir une capacité d'analyse des données sera considéré comme préhistorique. Le ministère a besoin d'acquérir des compétences dans ce domaine et la délégation va être l'outil de cette acquisition. Puis, plus tard, la tête de réseau des équipes qui devraient se mettre en place au plus près des métiers.

Coordination de la politique de développement numérique

Le numérique est un enjeu de plus en plus fort dans l'agriculture, avec de plus en plus de tracteurs connectés, l'usage de puces RFID pour suivre individuellement des animaux au sein des élevages, dans l'alimentation où la technologie de la blockchain peut révolutionner la manière d'assurer la traçabilité, dans l'enseignement…
Au sein du ministère, nous devons nous interroger sur la façon de réagir face à ce développement. Nous voulons créer et animer un réseau de personnes référentes sur le numérique dans chaque domaine d'activité concerné.
Par ailleurs, nous voulons suivre les services numériques à l'agriculture, qui ne relèvent pas du champ de mission du ministère. Il est important pour l'agriculture que les producteurs, les exploitants, disposent d'un écosystème de services numériques le plus efficace possible. Cet écosystème devra être varié : l'agriculture française est diverse et la politique du ministère est de favoriser le développement de cette diversité pour que les pratiques de chaque agriculteur soient adaptées à son territoire et au marché qu'il vise, il est donc important de ne pas laisser se développer des situations de monopole où les exploitants deviendraient dépendant d'une seule technologie développée par une seule entité qui imposerait alors une façon de gérer son exploitation.
C'est notre intérêt à tous, et ce sera une mission de la délégation de mettre en visibilité le domaine agricole auprès des entrepreneurs numériques afin qu'ils s’intéressent à ce monde et créent des services pour lui."

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